La censure au sein du navigateur arrive : signez la pétition de Mozilla

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La censure monte à nouveau d’un cran en France. En effet, la volonté du gouvernement français est de mettre en place une censure Web au sein même du code source des navigateurs : Firefox (open source), Chrome (Google via le projet Chromium), Safari (Apple) ou Edge (de Microsoft) pour ne citer que les principaux.

La réalité de la censure en France aujourd’hui

Première forme de censure, et la plus connue, est celle appliquée par les réseaux sociaux (Twitter, Facebook, YouTube, etc.) en réponse à des injonctions officielles, mais également au nom de leur propre gouvernance. Facebook est notamment le spécialiste de l’interdiction sur son réseau de toute représentation d’une œuvre artistique comportant de la nudité. Ainsi, en 2011, la publication d’une reproduction de l’Origine du monde, le chef-d’œuvre de Gustave Courbet peint en 1866, avait été censurée sur le réseau social de Mark Zuckerberg.

La censure s’exerce aussi au travers des moteurs de recherche qui n’affichent plus dans leurs résultats, les pages des sites web interdits, mais ceux-ci restent en principe accessibles si vous connaissez l’adresse de l’URL. Il s’agit « seulement » d’une perte de visibilité, les sites incriminés ne sont plus indexés par le moteur de recherche. Le problème est qu’il n’existe que deux moteurs de recherche, soit Google, soit Bing de Microsoft. Toutes les autres solutions dites alternatives, comme DuckDuckGo ou Ecosia s’appuient sur l’infrastructure d’un des deux leadeurs du marché.

La censure peut s’exercer par la mise en place d’obligations légales comme celle de vérifier l’âge pour des sites pour adulte. Ses inconvénients : sa lourdeur et son coût. Concrètement, cela ne fonctionne pas. Le Royaume-Uni y a renoncé après quelques années d’expérience infructueuse.

Signez la pétition de Mozilla contre la censure dans le navigateur
La France veut obliger les éditeurs de navigateurs à censurer le Web dans le code source

Enfin, la censure la plus insidieuse est celle qui s’exerce en France via le DNS avec pour objectif de rendre inaccessible à l’internaute un site Web. Mais, elle est facilement contournable par l’utilisation de DNS alternatifs (comme ceux notamment de Google). Les autorités peuvent ainsi clamer qu’elles ont interdit l’accès aux internautes français à tel ou tel site Web, mais il suffit de changer ses DNS, pour accéder au site. Inefficace pour les personnes informées, toutefois, elle est suffisante pour la masse des internautes.

Enfin, pour terminer, le propriétaire d’un serveur, d’un site Web peut interdire l’accès aux internautes d’un pays ou d’une zone géographique. C’est le cas de Rumble en 2022 qui, en réponse du gouvernement français qui lui demandait d’interdire des contenus relatifs à la guerre en Ukraine, a décidé de supprimer l’accès à ses services vidéos aux internautes français. La solution est alors le VPN afin de se faire passer pour un internaute d’une zone géographique acceptée.

Mais, en voulant obliger les éditeurs de navigateurs d’inscrire dans leur code de programmation, la censure devient de plus en plus compliquée à contourner avec l’ajout de couches successives. Déjà, que l’utilisateur lambda, utilise le navigateur par défaut, souvent le plus intrusif (Chrome ou Edge de Microsoft), lui demander d’utiliser un navigateur respectueux de la vie privée et contournant la censure va se révéler impossible concrètement.

Rappelons que le Web, reste, aujourd’hui, le seul espace de liberté d’expression avec notamment ses blogs. Dans un réseau social, quel qu’il soit, vous êtes soumis à la politique de censure de la plate-forme. Et, la quasi-totalité des réseaux sociaux censure à différents degrés et avec des politiques de contenu qui peuvent être très différentes.

Quid des navigateurs Open-source face à la censure ?

Techniquement, avec l’open source, il y aura toujours une solution. Le code est libre et visible de tous. Citons, en premier lieu, le navigateur Firefox de la fondation Mozilla, mais qui ne possède que 3 % de part de marché mondiale (tous supports confondus).

Chrome est issu du projet Chromium sous licence BSD (de nombreuses parties du programme sont sous d’autres licences libres) mais il contient du code propriétaire de Google. Chrome possède 65% de part de marché.

Si l’État français impose un code de filtrage des sites web, le code de ces navigateurs étant ouvert, il y aura tout simplement un Fork. C’est-à-dire, qu’une nouvelle version du navigateur sera lancée. L’État français aura seulement déplacé le problème au prix d’une plus grande suspicion.

Ensuite, il existe des navigateurs plus difficilement contrôlables comme Brave (s’appuyant également sur Chromium) et qui vont pouvoir s’engouffrer dans la brèche.

Le texte officiel de la fondation Mozilla contre la censure au sein des navigateurs

Signez notre pétition pour empêcher la France d’obliger les navigateurs comme Mozilla Firefox à censurer des sites web : ici.

« Le gouvernement français prépare une loi qui pourrait menacer la liberté sur Internet. Le projet de loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique (SREN) obligerait les navigateurs web, comme Mozilla Firefox, à bloquer des sites web directement au niveau du navigateur. Cette mesure créerait un dangereux précédent et servirait de modèle à d’autres gouvernements pour à leur tour, transformer les navigateurs en outils de censure gouvernementale.

Nous avons encore la possibilité d’y mettre un terme, mais le temps presse. Le gouvernement a présenté le projet de loi devant le Parlement peu avant les vacances d’été et espère le faire adopter aussi rapidement et discrètement que possible ; le gouvernement a même engagé la procédure accélérée, le vote devant avoir lieu à l’automne. Ajoutez votre nom à notre pétition pour aider à empêcher que cette disposition du projet de loi soit adoptée. »

Votre avis sur la nouvelle forme de censure que souhaite mettre en place le gouvernement d’Emmanuel Macron :

Dites-le-nous dans les commentaires. Merci.

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Pascal

De formation universitaire économique et statistiques à l’Université de Rennes, j'ai dirigé un centre de formation en informatique à Rennes durant 10 ans, puis exercé comme Directeur Financier au sein groupe EURIS à Boulogne-Billancourt (92), leadeur dans les technologies d’hébergement de données de santé.

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